jeudi 27 novembre 2008

Un monde un noir/blanc

Me voici, Grenouille artiste, pour continuer cette histoire :) qui m'amuse beaucoup, je dois le dire!
D'autant plus que je n'ai pas la moindre idée de ce qui va se passer par la suite, BostonGrenouille et moi nous ne nous sommes pas concertées du tout. Comme ça, ce sera une surprise pour nous avant tout ;)
Bon, et maintenant, la suite.
-------------------------------------------------------------------------------------------

Un Colorateur! C'était quoi encore cette histoire de dingues! Belem hésitait entre éclater de rire ou en pleurs. Mais quoi! C'était incroyable, un monde parallèle, un mystérieux frère malade, une folle habillée en fée avec un gros chien de garde aux dents de sabre, un pré en noir/blanc... En même temps, il y avait des preuves tangibles de la réalité d'au moins une partie de tout ça. Belem se regarda autour, le yeux écarquillés, et respira profondément. Une question monta naturellement à ses lèvres.

"Mon frère... comment s'appelle-t-il?"
Pendant qu'elle prononçait ces mots, des lettres se formèrent dans sa tête: f r o g n o
"F... Frogno?", continua-t-elle.

Eléa la regarda interloquée.
"Euh... oui, Frogno... tu... tu te souviens de lui?"

Belem ferma les yeux, et déglutit. Ça y était, elle devenait folle également. Mais en elle, elle sentait des portes s'ouvrir, les unes après les autres. Le nom de Frogno était apparu derrière l'une d'elles. Des yeux rieurs, une frimousse ronde, un menton pointu, des boucles rousses s'agitant sur sa figure apparurent derrière une autre porte déverrouillée. Puis une image fulgurante, celle d'une femme souriante, de longs cheveux blonds, une peau luisante, un parfum si doux, et plein de sensations, une caresse sur ses cheveux, un bisou sur le nez, le goût sucré du gâteau de gulbur au lait de klak.
Elle éclata de rire. Du lait de klak! Elle devait rêver, sûr: son imagination fertile l'étonnait, mais avec les rêves on est toujours étonné. Belem espéra qu'à son réveil elle réussirait à se souvenir de tout, y compris du lait de klak, parce que toutes ces idées méritaient d'être couchées sur papier.

"Tu te souviens même du lait de klak??" lui répondit Eléa dans un souffle. "Je ne pensais pas que..." Elle secoua la tête, puis la regarda intensément. "Belem? De quoi te souviens-tu exactement?"

"De... mon frère, je crois... il a les cheveux roux? des yeux qui rigolent... et d'une femme blonde, si douce, et..." Belem rougit, sa gourmandise la trahissant, "... du gâteau de gulbur au lait de klak... mais..." Elle prit plus d'assurance, se rebellant à nouveau à tout ça. "Mais tout ça c'est incroyable. Je n'ai pas de frère, c'est la nuit, je suis sur mon balcon à regarder les étoiles, les klaks ça ne veut rien dire et le gulbur je ne sais pas ce que c'est."

Eléa sourit doucement, et lui caressa les cheveux. "J'imagine que ça ne doit pas être très facile pour toi, ma petite Belem. Tout ça", dit-elle en montrant les alentour d'un geste fluide, "tout ça doit te sembler absurde. Mais tu ne rêves pas, tu n'es pas sur ton balcon, et ces souvenirs sont bien aussi réels que tout ce que tu as vécu jusqu'ici dans ta vie. Je... je pensais qu'ils étaient mieux enfouis tout au fond, qu'il faudrait plus d'effort pour que tout ça remonte. On a dû sous estimer le lien profond qui t'attache à Frogno." Elle secoua la tête avant de continuer: "Mais au fond, c'est beaucoup mieux ainsi. Tu t'habitueras vite, et ça rendra les choses plus faciles. Maintenant... mettons-nous en marche. Nous sommes arrivés ici, pour passer inaperçus. Il vaut mieux que personne ne sache que tu es là, du moins pour le moment. Mais il faut aller voir Frogno, maintenant."

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire